Située sur la côte nord-ouest de la Basse-Terre, Deshaies est un petit village de pêcheurs guadeloupéen orienté sur la mer des Caraïbes. Abritée des nuages accrochés aux montagnes la région de Deshaies est aussi la moins peuplée de l’archipel de la Guadeloupe. Le petit bourg, composé de cases créoles typiques, est blotti au fond d’une large baie protégée, entouré par de petites montagnes boisées.

Deshaies est une commune pleine de charme, elle regroupe un peu moins de 5000 habitants, et a su préserver, malgré ses atouts touristiques, une véritable authenticité. Situé aux portes du parc national de la Guadeloupe, sans grande construction bétonnée ce village, orienté vers l’écotourisme, à garder sa taille humaine et préservé son cadre traditionnel. 

Son littoral calme et peu fréquenté est une escale privilégiée des petits bateaux de croisière, en quête de paradis isolés. Avec le jardin botanique du village, l’un des plus beaux jardin de Guadeloupe, vous serez éblouie par une flore luxuriante, des très belles plantes rares et des très beaux, oiseaux et perroquets qui enchanterons votre séjour.

Deshaies séduira également tous les amateurs de belles plages : celle de Grand-Anse constitue ainsi l’une des plus belles de l’île et attire aussi bien la population locale que les touristes internationaux. D’autres belles plages y sont visibles à l’image de celles de La Perle, Tillet, Rifflet ou encore Fort-Royal. Il y est possible d’y pratiquer des activités nautiques, la pêche aux gros, la plongé sous-marine et bien d’autres activités.

Deshaies fut le premier village de guadeloupe selectionné par le Clud Med, pour sa localisation exceptionnelle, ces grandes anses de plage blanc, ces eaux transparentes caractéristique de la côte Caraïbes, la proximité des spots de plongé et de la réserve Cousteau.  C’est aussi dans cette partie de l’île que le chanteur Rober Charlebois et que l’humoriste Coluche se sont installé et y possédaient une propriété. C’est d’ailleurs l’ancienne résidence de Coluche qui vous est proposé ici, pour profiter de votre séjour.

Un peu d’histoire !

  • Des Hayes (Deshaies) au XVIIe siècle

Deshaies faisait alors partie de la paroisse du Grand-Cul-de-Sac et avait pour limite, au sud la rivière Colas et au nord, la rivière du Coing. La paroisse s’étendait sur les communes actuelles de Pointe-Noire, Deshaies, Sainte-Rose, Lamentin et Baie-Mahault. Selon un document qui date de 1671, Deshaies comportait 24 habitations. M. de la Potterie (ou Potherie) avait construit un moulin et une sucrerie à l’emplacement du bourg actuel. Le Sieur de la Pompe détenait aussi une sucrerie et une distillerie. Dans ce même document, il est inscrit que le nom de Des Hayes, aujourd’hui Deshaies, viendrait d’un autochtone qui donna son nom à la rivière et l’anse du bourg. Mais en 1686, une crise sucrière éclate et il n’existe plus que 3 moulins à Deshaies : 2 dans le bourg et 1 à Ferry.

En 1696, Le père Labat visite Deshaies et juge la situation critique. L’endroit est dépeuplé et l’économie périclite : « Il n’y avait autre chose que du manioc, des pois, des patates, des ignames, du mil, du coton et du tabac. » Ainsi, la population Deshaiesienne avait préféré se reconvertir dans les cultures vivrières et le petit élevage, activités qui se maintiendront jusqu’à nos jours. Deshaies fut aussi une terre de flibustiers, grâce aux anses profondes et protégées. De nombreuses habitations furent pillées dont celle de M. de la Poterie qui s’établit à Basse-Terre. Le centre de la paroisse n’était pas à l’endroit actuel.

C’est Grande-Anse qui fut au XVIIe siècle, le centre religieux et administratif. Mais il fut décidé de construire une église dans l’anse de Des Hayes, facilement accessible par canot. A cette époque, la population était déjà fortement métissée, les mulâtres et les nègres libres pouvaient participer à la vie sociale du quartier.

  • XVIIIe siècle : Guerre, pillage et révolution

Les anglais débarquèrent plusieurs fois à Deshaies lors de la guerre de succession d’Espagne et la pillèrent. Les corsaires avaient l’habitude de venir s’abriter dans l’anse des Hayes. La paix revenue, les habitants, hésitants, se réinstallèrent. En 1727, cinq habitations-sucreries fonctionnaient. Mais les habitants devaient aller régulièrement à Basse-Terre pour se ravitailler, sans route praticable ! M. de la Poterie, revenu, décida d’organiser la paroisse. Et le 1er avril 1730, la décision fut prise de construire l’emplacement du bourg actuel, par la volonté du gouverneur. Seulement, les habitants devaient financer la construction de l’église et du presbytère et ils étaient bien trop pauvres.

Enfin, l’église fut bénite en 1733 et dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul. Mais le quartier restait isolé et devant les ennemis extérieurs (les anglais, les corsaires, et les esclaves marrons), de nombreuses milices furent formées, dont les vestiges – les canons – figurent encore au Gros Morne, à la Pointe Batterie et à la pointe Ferry. A la fin de l’Ancien Régime, la masse la plus importante était constituée de 726 esclaves (80% de la population), 137 personnes blanches, et 54 de couleur libres. Il ne restait que deux sucreries, la canne reste toujours marginale, le café, la coton et le cacao dominent. 1789 : la révolution. A Deshaies, il existe peu de données concernant cette époque. Mais nous savons que les habitations furent déclarées « nationales », dont celle de Guyonnot et de Gilliot.

  • L’abolition de l’esclavage : XIXe siècle

Pendant tout le temps que dura les hostilités avec les Anglais en Guadeloupe, Deshaies fut durement touchée, du fait de son isolement. Boyer-Peyreleau écrit : « Son aspect est un des plus tristes de la colonie ». Après une bataille navale avec les anglais en 1803 dans l’anse de Deshaies et un pillage désastreux en 1804, s’ajoute la fièvre des marais et les épidémies. Ainsi, en 1822, il ne restait plus que 494 personnes. Les cultures étaient maintenues péniblement, et il ne restait plus qu’une sucrerie avec un moulin à eau. L’abolition de l’esclavage amena bien sûr une transformation radicale des rapports sociaux. Malheureusement, les registres des nouveaux libres ont brûlés dans l’incendie du palais de justice de Basse-Terre en 1918… Cependant, sont encore inscrits dans les registres conservés les noms des plus importants propriétaires d’esclaves : le nom du sieur Caillou junior qui habitait Grande Anse revient, par exemple, le plus souvent.

L’instruction fut le problème majeur de la deuxième moitié du siècle. L’école obligatoire et gratuite est organisée mais l’éloignement de Deshaies lui fut défavorable, et la première classe connue réservée aux filles, date de 1854, tenue par Mme Bernier. En 1870, il n’y a toujours qu’un seul enseignant. Mais 6 ans plus tard, deux écoles voient le jour dans le bourg : l’un pour les garçons, l’une pour les filles. Le taux de scolarisation était très bas, les écoles restant dans le bourg. Cette situation perdure jusque dans la première moitié du XXe siècle.

  • Enfin, la route du XXe siècle !

En 1957, une route relia Pointe-Noire à Deshaies, en passant par Ferry. La commune entre progressivement dans la modernité quand brutalement, en 1962 Deshaies devient célèbre avec le crash du Boeing 707 de la compagnie Air France sur le Dos-d’Âne, dans le massif de Caféière. Mais dans les années 60, avec la construction de l’hôtel Fort-Royal, Deshaies a enfin pu sortir de sa réputation d’ « isolée » pour mettre en valeur, ce qu’elle a de si particulier, la beauté de son territoire. (Source : Histoire des communes Antilles-Guyane, vol.2, Bouillante – Fort-de-France, Pressplay, 1986)

Découvrez le patrimoine de Deshaies !

 

  • L’église Saint-Pierre et Saint-Paul

L’église du bourg de Deshaies a été définitivement construite en 1850. Mais une mésentente entre les paroissiens et l’évêque  ralentit des travaux de restructuration en 1933 et laisse la paroisse sans curé jusqu’en… 1943 ! Enfin, en 1947, le sanctuaire achevé par les paroissiens, est béni en 1947. Après le cyclone Hugo, elle est agrandie. L’église Saint-Pierre et Saint-Paul est de plan rectangulaire avec des bas-côtés, d’une charpente de type « canot renversé » et ses premiers piliers sont peints en imitation marbre. Un toit en tôle et un coq gaulois coiffent le clocher. L’épouse du gouverneur de la Guadeloupe, Félix Eboué (1936-1938), aurait fait don d’une horloge de marque Tiffauges.

  • L’Habitation Guyonneau – XVIIIe et XIXe siècle.

Habitation Elle intègre l’habitation-sucrerie Grande Anse qui appartenait à la famille Guyonneau. Au XIXe siècle, la propriété compte 300 esclaves. Elle est ensuite acquise par Joseph Caillou, premier maire de Deshaies en 1838. Après avoir abrité une distillerie, cette bâtisse devient une simple maison, orientée de façon à profiter de la brise de mer. Elle devient plus petite et possède un premier étage à galerie. Ce type de maison est fréquente dans la région : simplicité des proportions, rectitude des lignes, arc en anse de panier de la galerie. Il n’existe plus guère d’autre maison de maître de ce type à Deshaies. Une allée traverse le jardin et conduit à la sucrerie. Au nord de cette allée, il ne reste que les vestiges de la sucrerie, avec néanmoins l’arche de l’arqueduc bien conservée qui alimentait la roue du Moulin à canne.

Gouttière En tuile et ciment, cette gouttière détournait la rivière Mitan pour faire fonctionner la sucrerie et rendre plus confortable la maison. Un bassin de retenue dans le jardin répartissait l’eau (avec une recherche esthétique de l’écoulement de l’eau !), distribuée par un système de canaux, dans plusieurs canalisations. Mais l’installation a dû être réactualisée car plusieurs canalisations ont été couvertes au début du XXe siècle.

Tommette En terre cuite, le carrelage de la galerie arrière est constitué de tommettes (petites briques en terre rouge) estampillées par la fabrique Annaud à Marseille et marquées par la croix de Malte.

  • La Pointe Batterie

Ses bouches à feu du XVIIIe siècle servaient à défendre le bourg de Deshaies. Afin de suivre la configuration de la baie de Deshaies, les autorités militaires décidèrent de ne pas fortifier le bourg. Mais son efficacité ne fut pas absolue : si elle a bien repoussé les Anglais en 1803, elle n’empêche pas le pillage, la mise à feu du bourg et les habitations saccagées l’année suivante…

  • Le jardin botanique de Deshaies

L’humoriste Coluche avait acheté cette propriété de 7 hectares en 1979. En 1985, il demande à un ami paysagiste pépiniériste, Michel Gaillard de s’en occuper et de l’entretenir en échange de l’utilisation des terres pour y créer une pépinière de palmiers. Mais un an plus tard, Coluche décède. Michel Gaillard rachète le parc en 1991 et le transforme en jardin botanique. En 14 mois, 40 employés (tous originaires de la commune de Deshaies) créent un parc floral et animalier de 5 hectares.

Avant le passage du cyclone Hugo, quelques espèces de plantes rares étaient présentes, mais une grande partie a été détruite. Aujourd’hui, plus de 120 000 visiteurs par an apprécient  la richesse des végétaux et leur mise en valeur.

  • Bouche à feu et batterie de Ferry

La batterie de Ferry date des débuts de la colonisation. En 1696, le révérend Père Labat fait référence déjà d’une milice locale, dirigée par un officier du quartier. La batterie fait partie d’une ligne de défense qui protégeait la Côte-sous-le-Vent. Une bouche à feu, en bronze, datant du XVIIIe siècle y est encore visible.

  • Gros Morne

Le Gros Morne sépare la plage de Grande-Anse du bourg de Deshaies, il culmine à 206 m et offre une balade escarpée dans les sous-bois, parmi sa flore aux mille essence. Mais ce lieu s’avère chargé d’histoire : haut lieu de marronnage durant l’esclavage, il s’impose ensuite sur les traces des escarmourches des patriotes guadeloupéens poursuivis par les troupes bonapartistes de Richepanse dans leur épopée de Nord Basse-Terre.

Une bouche à feu témoigne encore de cette histoire riche en rebondissements. Accès au sentier : Ecole primaire du Bourg, arrivée plage de Grande-Anse, niveau 3.

  • La manioquerie

M. Rabot fabrique des kassaves à Riflet de manière traditionnelle et est également producteur de farine de manioc.

  • La passerelle

Au début du 20e siècle, cette passerelle,  le « Pont rouge », fut construite sur la rivière de Deshaies. Elle était destinée aux piétons qui utilisaient les sentiers pour rejoindre la pointe Batterie et les autres bourgs de la Côte-sous-le-Vent. Elle est composée d’un tablier horizontal, avec deux traverses métalliques qui reposent sur des culées en maçonnerie. Deux piliers en pierre encadrent ses deux entrées, dans lesquels sont encastrés des garde-corps en croisillon.

  • Fours à charbon

Cette tradition de la Côte-sous-le-Vent est liée à l’agriculture de montage qui s’y est développée. Savoir-faire ancestral, le charbon de bois fut, pendant longtemps, la principale source d’énergie de la case créole. Le charbon à bois de Deshaies était très prisé et revendu à Basse-Terre grâce à des canots à voiles traditionnels. Son bois de campêche et le tendre à caillou (acacia) lui conférait une réputation pour sa qualité de résistance. Aujourd’hui encore, cette technique est parfois pratiquée avec toute la maîtrise de fabrication requise.

  • La borne

En marbre, cette borne inaugure en 1957 la route nationale qui relie Deshaies à Pointe-Noire. L’inscription « La Côte-sous-le-Vent reconnaissante » témoigne de l’importance de cette route pour Deshaies, alors coupée du reste de la Côte-sous-le-Vent.

  • Four à pain 

Importé de Toulouse, ce four, qui date environ de 1940, appartient à la famille Némorin.  Après le raz-de-marée de 1956, il est déplacé du bord de la mer à la rue principale. (Sources : Le patrimoine des communes de la Guadeloupe – Elohis editions http://www.karaibes.com)